Feat Kate Beckinsale.

Ce que les papiers ne disent pas

Azuréa porte ce qu’on appelle “un masque social“ qui est plus ou moins ‘changeant’. Non, ceci n’est pas de la schizophrénie, n’allons pas dans les extrêmes. Sa personnalité de sa vie passée est restée ancrée en Elle. Elle ne dévoile cette facette d’elle-même qu’aux personnes qu’elle qualifie : digne de confiance. Douce, serviable. Principalement souriante et studieuse. On peut ainsi dire : la jeune fille parfaite.
Cependant, ébranlée par sa différence et son vécu, Azuréa présente toute de même un côté lunatique qui n'est pas pas très apprécié. En effet, elle peut se montrer impulsive et agressive sans raison. Pourtant, au fil du temps, elle a appris à contrôler avec aisance cette partie d'elle-même en se concentrant encore plus sur ses études et le savoir.
Mais derrière tout ça. Derrière ces sourires forcés, ses études poussées et ses mots blessants, se trouve une profonde blessure qui fait d’elle une personne encore plus seule. Elle est la cause de son attention qui sonne trop parfaite et de son abstraction des autres.

Comment j'en suis arrivé là

Azuréa était l’exception à une seule règle régissant les Dragonniers.
Son père, grand chevalier du ciel, chevauchait un noble dragon du nom de Draco, au côté de Gohan Alaric. Dans la Grande Guerre, leur escouade était tombée dans une embuscade et son paternel fut tué par Mystia Celebrian. Or, Draco ne fut pas retrouvé …

Tout avait commencé par ce long hurlement qui déchirait chaque nuit l’oppressant silence nocturne. Ce n’était pas la première fois que la jeune Azuréa Idrick entendait cette plainte et pourtant, cette nuit-là, le frisson qui la parcourut fut plus fort. La première fois que ce son avait parvenu ses oreilles, elle avait été séduite par cette empreinte de tristesse. Quelqu’un, ou plutôt quelque chose, avait besoin d’aide dans les profondeurs de la forêt.
Elevée à l’écart de la société par ses grands-parents, non loin de la ville d’Aydindril, Azuréa rêvait sans cesse du Monde et de ses plus beaux attraits. Elle faisait souvent abstraction de toutes ces petites choses qui rendent la vie plus fâcheuse.
Et cette jeune fille, totalement innocente et ignorante de la vie, vivait, sans penser une seule seconde que sa petite personne serait amener à trouver, elle aussi, sa place dans ce monde. Elle avait plutôt tendance à penser que sa famille, par la perte de leur meneur, avait suffisamment donné dans cette guerre grotesque. Cependant, au fond d’elle-même, Azuréa avait un profond mépris envers la grande Celebrian, elle qui avait volé la vie de son père alors qu’elle n’avait que 10 ans

Ce cri avait commencé depuis son 14° anniversaire. La détresse de ce hurlement... Il n'était pas comme les autres. Il y avait une telle puissance, un tel pouvoir, une telle tristesse aussi. Et il était cependant tellement séduisant. De plus la lumière argentée de la lune qui inondait le monde d’une froideur féérique l’attirait de plus en plus vers ce murmure.
Une nuit, malgré les recommandations de son grand-père, comme tous les adolescents qui désobéissent à leurs parents simplement parce que c’est une interdiction, elle s’aventura dans les bois. Envoûtée par ce cri douloureux, une sorte d’instinct animal se réveilla alors en Azuréa. Celle-ci considérait cette clameur comme un Appel de la forêt. On ne pouvait voir, dans ce décor figé, qu’une fine robe blanche virevoltait, disparaissant et réapparaissant sans cesse au détour d’un arbre. Elle stoppa sa course effrénée lorsque le cri se fit plus proche.
Elle marchait depuis maintenant plusieurs heures, perdue. La forêt semblait présenter toujours les mêmes arbres, toujours les mêmes pierres et le cri semblait venir de toute part, quel que soit l'endroit où la jeune fille passait. Elle était sûre de tourner en rond. Rageant intérieurement à cause de son incapacité à se repérer, elle ne pensait plus à faire attention où elle mettait les pieds. De ce fait, elle se tordit une cheville en buttant sur une racine. Soudain, elle leva la tête brusquement, se sentant observée.

Son souffle se coupa. Dans l'obscurité naissante, et alors que l'astre lunaire émergeait à peine derrière les nuages épars, deux grands yeux s'entrouvrirent. Dans la nuit silencieuse, seulement troublée par le bruissement des feuilles, le murmure du vent, et le chant d'une chouette, deux pierres grises fixaient Azuréa d’un air posé. La sombre silhouette s’approcha alors d’elle en humant l’air. L’animal semblait dévisager la nouvelle arrivante, presque d’un œil hautain. Il observa ses longs cheveux sombres qui lui arrivaient au bas du dos, coiffés d’un air négligé. Il n’y avait pas de couleur sur ce visage fin et émacié, doté d’une discrète bouche, longue et effilée, constituée de deux lèvres minces aux bords distincts. Cependant, ses yeux violets attirèrent son attention. Bien que la lueur de l’innocence dansât dans son regard enfantin, la pupille légèrement étirée de bas en haut, un peu comme celle des chats, révélait quelque chose de bestial en Azuréa. L’animal esquissa un rictus mauvais.

De ses doigts blancs et fins, elle repoussa quelques mèches de sa chevelure pour mieux observer la créature qui se présentait à elle. Elle étouffa un hoquet de surprise.

« Azuréa ? » dit l’animal.
« Draco. » répondit-elle.
Elle n’eut pas le temps de faire le moindre geste. Tout devint simplement noir.

[…]

Azuréa reprit connaissance dans sa chambre, dans son bon grand lit. Sa grand-mère, assoupit sur une chaise auprès d’elle, sursauta en entendant sa petite fille gémir.

« Tu es réveillée ma puce ? »
« Grand-mère ? Que ? »
« Tu es restée inconsciente pendant deux jours. Des chasseurs t’ont trouvée au petit matin, allongée dans la forêt. Tu te souviens de quelque chose ? Que faisais-tu là-bas ? »

Azuréa ne répondit pas à son ainée et se leva subitement de sa couche et sortit. Elle appela Draco, le cœur battant d’espoir. Celui-ci se présenta à elle, aussi majestueux que dans ses souvenirs. Ses grands-parents furent émerveillés de revoir le dragon de leur fils, fierté de leur famille.
« Azuréa ? qu’est-ce que ça signifie ? » demanda son grand-père d’une voix semi-éteinte.
« Je l’ai appelé. »souffla-t-elle.

Un grand débat se fit quant à la destinée la jeune fille. Devait-elle suivre un enseignement et devoir partir à la guerre comme l’avait fait son ère auparavant ? Ou devait-elle restée confinée à la maison pour éviter qu’on n’attentât à sa vie ? De plus, beaucoup de questions se posèrent. Pourquoi Draco, alors que son dragonnier était mort, était encore en vie ? Pourquoi est-ce que ce dragon était lié à Azuréa ? Tout cela resta sans réponse. Etrangement, Azuréa avait pris en maturité depuis cette nuit-là.

« Grand-mère, amène moi à Gil’Ead, je veux venger mon père. »

…

La formation d’Azuréa, bien que terminée, s’était montrée particulièrement laborieuse. En effet, la relation de Draco et de la jeune femme était assez peu singulière. Draco ne voulait reconnaitre qu’Azuréa, bien que la fille de son maitre, n’était pas sa dragonnière. Il hurlait à l’erreur.
Comment allait-elle pouvoir trouver sa place dans ce monde alors que, celui qui devait être son fidèle compagnon, ne la respectait pas ?

On veut tout savoir