Feat Claire Foy

Ce que les papiers ne disent pas

Prenez garde à cette jeune femme, elle pourrait devenir votre pire cauchemar. Pourquoi? Eh bien mademoiselle Blodwyn Wolfe est certainement une des rares jeunes femmes à autant exceller dans le domaine du "je me fais plus d'ennemis que d'amis". Et lorsqu'elle a un ennemi, mangue de bol pour lui, elle ne lâche pas si facilement. Son côté impulsif la pousse à s'attirer des ennuis sans les voir venir. Forcément, quand on passe son temps à râler après les autres ou quand on a un côté juste qui ressort trop facilement, les ennuis vous tombent dessus comme la pluie tomberait de ses nuages. Eh oui, Blodwyn, c'est ça: une demoiselle qui s'énerve pour un rien et qui s'attire de nombreux ennuis. Et d'ailleurs, en parlant d'ennuis, elle n'a jamais trouvé d'autre solution que son épée pour les résoudre. Ah oui! Je ne vous ai pas dit... Blodwyn est une amatrice des arts du combat. Que dis-je? Elle adore ça! Baignée depuis sa plus tendre enfance dans les armes, et si elle ne les maîtrise pas toutes, autant dire qu'elle reste tout de même une adversaire redoutable.

Malgré tout, la jeune femme reste une adorable personne. Sa loyauté est incomparable, et elle est parfois trop généreuse. Mais pour les gens qu'elle apprécie, elle ferait absolument n'importe quoi. A tel point qu'elle s'est déjà faite avoir de cette façon, mais cela n'a absolument rien changé à son comportement. C'est une personne joyeuse, une excellente compagnon de route. Qui plus est, elle aime parler, et ça se voit: on ne compte plus le nombre de vannes qu'elle sort dans la journée. Et bien entendu, elle déteste quand elle n'a pas le dernier mot. Sinon, ce ne serait pas amusant. Niveau discrétion, elle n'est pas forcément la meilleure... En fait, cela dépend de la situation. La discrétion lorsqu'il s'agit de combattre, et de ne pas se faire remarquer pour ne pas risquer sa vie, là, elle est plutôt douée. Lorsqu'elle a quelques difficultés à être discrète, c'est quand il s'agit de faire des gaffes... Elle est certainement la première à en faire... Malheureusement. Notre petit bout de femme est aussi très observatrice, et si vous croyez ne pas avoir été remarqué... Eh bien, vous vous trompez! Elle sait toujours ce qui se passe autour d'elle, et a parfois un coup d'avance sur les autres... A leur grand dam.

Comment j'en suis arrivé là

C’était toujours ce vieux souvenir qui hantait ses rêves. Toujours le même. Un mauvais souvenir, rien d’autre. Un souvenir qu’elle ne pouvait cependant pas oublier. Avec le temps, il était devenu sa raison de vivre. Et ce vieux souvenir était encore revenu hanter ses rêves cette nuit.

Il commençait toujours de la même façon. Ce jour-là, trois ans auparavant, Blodwyn remettait les pieds à Zalem, pour la première fois depuis des années. Elle venait d’être adoubée chevalier, et était venue l’annoncer à sa famille qu’elle n’avait pas vue depuis bien trop longtemps. Elle n’était en soi même pas sûre de les reconnaître… Et eux ? Allaient-ils la reconnaître ? Et surtout… Comment allaient-ils réagir ? Elle avait quitté la maison à cinq ans pour être formée en tant que Chevalier. Une formation dont ses parents n’avaient pas voulu, mais ils n’avaient pas pu aller à l’encontre des envies de leur fille. Là où ils avaient cru voir un caprice, elle y avait vu un avenir. Ils avaient espéré la revoir après quelques semaines, peut-être quelques mois… Ca faisait environ treize ans qu’elle avait quitté la demeure familiale. C’était sur le dos de Terä, sa jeune jument reçue le jour de son adoubement, que Blodwyn avait passé les portes de Zalem. Elle avait avancé sur le chemin en réfléchissant à la réaction de ses parents. De son frère jumeau.

A l’endroit où se dressait, il y a de ça treize ans, la maison de la famille Wolfe, se trouvait à présent une petite auberge. Un air sceptique traversa le visage de la jeune femme, en même temps que l’inquiétude dans sa tête. La petite brune descendit de cheval, et donna les rênes au jeune garçon d’écurie qui attendait là en le remerciant. Elle entra dans l’auberge et demanda à voir les propriétaires. Ce fut à ce moment-là qu’elle apprit la triste vérité. Quelques années auparavant, la famille était partie en voyage, pour accompagner Aleyn, le frère de Blodwyn, à Gil’Ead. Il était un Dragonnier. Les jumeaux avaient grandi en connaissant la vérité. Il était tout à fait possible que l’un ou l’autre, voire les deux soient Dragonniers. Pourtant, Blodwyn avait choisi d’être Chevalier. Car son père leur avait raconté l’histoire de la famille. Et les femmes qui avaient été Dragonnier chez les Wolfe avaient été peu nombreuses. Et elle avait voulu être maîtresse de son destin, sans attendre après une Chimère. Surtout, que rien ne laissait croire qu’elle ou son frère puisse l’être un jour. On ne savait pas si leur père n’avait pas réussi à se lier à son Dragon, ou si tout simplement, aucun Dragon ne l’avait choisi… Quoiqu’il en soit, ça avait sauté une génération. D’après l’aubergiste, ils avaient été attaqués sur la route, mais on n’avait cependant retrouvé que les corps des parents de la jeune fille… Il était donc fort probable qu’Aleyn s’en soit sorti. Le rêve s’arrêtait lorsqu’elle ressortait de l’auberge et fondait en larmes sur la crinière de Terä…

Blodwyn ouvrit les yeux. Comme chaque matin, elle se retourna dans son lit, et regarda le rayon de soleil qui transperçait, et l’éveillait en douceur. Comme chaque matin, elle essuya une larme sur son visage, et effaça ce mauvais souvenir de sa tête. Son frère lui manquait. Elle était certaine qu’il n’était pas mort. Elle l’aurait senti. Depuis trois ans, ce souvenir hantait ses rêves. Depuis trois ans, elle enquêtait sur la mort de ses parents, profitant de son statut de chevalier pour voyage à travers le royaume. Elle cherchait également à retrouver son frère. Elle n’avait pas eu souvent l’occasion d’aller à Gil’Ead, mais elle avait déjà croisé plusieurs Dragonniers qui avaient entendu parler de son frère. Pourtant, aucun n’avait su lui dire où il était. Elle continuait donc à chercher.

La jeune femme quitta son lit, et suite à une toilette rapide, puis s’être habillée, sans jamais oublier son épée, elle quitta les lieux et rejoignit Terä pour la balade habituelle du matin. C’était dans ces moments que la jeune fille repensait à ses plus beaux souvenirs en tant que chevalier. Malgré la difficulté, à l’époque, de sa mission qui allait la faire adouber, cela restait un de ses meilleurs souvenirs. La mission avait duré plusieurs mois. Ce n’était pas ses talents comme chevalier qui avaient été mis à l’épreuve. Apparemment, son maître d’armes ne doutait pas de ses talents de combattante… Cependant, il avait douté de sa capacité à être discrète… Comme tout le monde au château, à Aydindril. Elle avait déjà eu des difficultés à se faire une place en tant que femme parmi les chevaliers, bien que ce soit de plus en plus courant… Mais elle était arrivée, toute frêle, toute petite, toute mignonne… Et avait montré un certain talent pour l’esquive et l’attaque. A force de duels gagnés par la jeune fille, ils avaient fini par accepter qu’une femme puisse être aussi douée qu’un homme dans cet univers. Dans un univers sanglant, et rempli de combats et de morts, elle avait réussi à se faire une place, même si elle paraissait toujours aussi frêle et qu’elle était toujours petite. Cependant, ses capacités n’avaient cessé de s’améliorer, même si elle n’avait jamais vraiment montré de talents pour les attaques embusquées, ou tout simplement pour la discrétion. Et parfois, la discrétion était un véritable atout. C’était pour ça qu’on lui avait confié pour première mission de sauver un enfant, enlevé quelques mois auparavant, par un Dragonnier qui avait fini par être contre le roi.

Blodwyn avait cru que ce serait facile, qu’en peu de temps, elle aurait libéré l’enfant. Elle s’était trompée. A plusieurs reprises, elle avait failli se faire littéralement déchiqueter par les griffes du Dragon. Heureusement pour elle, elle restait douée dans l’esquive. Elle n’avait tout de même pas échappé à quelques flammes, qui l’avaient empêchée de revenir à la charge rapidement. Elle avait donc dû faire une chose qu’elle ne faisait que trop rarement, impulsive comme elle était. Elle avait réfléchi. Elle avait observé. Elle avait mené une enquête. En plusieurs mois, elle avait réuni assez d’informations nécessaires pour lui permettre de faire une nouvelle tentative. Elle savait quand est-ce que le Dragonnier et sa bête n’étaient pas dans la demeure. Elle connaissait les défenses mises en place à ce moment-là, et avait même des idées pour les déjouer. La première consistait à prendre le risque de ne pas être vêtue de son armure. Elle avait appris par cœur l’emplacement de l’enfant, et les différentes pièces de la maison. Ne restait plus qu’à y aller. Mais il fallait qu’elle soit moins impulsive et beaucoup plus discrète. C’est ainsi que pour la première fois en autant d’années, Blodwyn avait fait preuve de la plus grande discrétion. Elle avait pris son temps. Avait appris à connaître sa nouvelle amie Patience. Elle avait traversé les couloirs de la maison, déjoué tous les pièges, ne s’était pas fait remarquer par les gardes, et avait fini par atteindre la pièce où était retenu prisonnier l’enfant, qui était le fils d’une dame de la cour, dont le père serait justement le Dragonnier qui le retenait prisonnier. Elle l’avait libéré. Sortir de la demeure avait été plus difficile. Elle n’était plus seule à présent, et déjouer l’attention des gardes était à présent plus difficile. Elle n’était plus seule à présent, et déjouer l’attention des gardes était à présent plus difficile. Blodwyn avait pourtant relevé le défi. Après quelques combats, ils avaient réussi à quitter la demeure, malgré quelques petites blessures.

A son retour au château, c’était un sourire fier qui occupait le visage d’Allister, le maître d’armes qui l’avait formée. C’était un sourire triomphant qui s’était dessiné sur celui de Blodwyn. Un sourire reconnaissant sur celui de la mère de l’enfant. Et un sourire innocent et heureux sur celui de l’enfant. Elle avait été adoubée chevalier. Son rêve s’était réalisé. Son avenir se dessinait. Et elle imaginait la fierté de ses parents. A l’heure actuelle, comme il y a quelques années lorsqu’elle avait voulu leur annoncer la nouvelle. Et elle espérait que son frère serait aussi fier d’elle. Une fierté qu'elle aurait aimé voir sur le visage de sa famille. Ils avaient été tout pour elle, même si elle n'avait pas été présente pour eux quand ils en avaient besoin. Ils avaient voulu faire d'elle une petite fille parfaite, elle avait préféré devenir chevalier. C'était une décision qui avait été difficile à accepter pour la famille, mais ils n'avaient pensé qu'au bonheur de la jeune fille. Malgré son absence, elle s'entendait plutôt bien avec eux, et correspondait avec sa famille. Elle s'était trouvée une seconde famille au château, au sein des chevaliers, et Allister, son maître d'armes, avait été comme un deuxième père pour elle. Sa formation avait été difficile, et son maître avait été sévère, mais ça lui avait permis de progresser assez vite. Pourtant, elle avait rapidement maîtrisé les arts du combat, et il avait vite été clair que son choix était définitivement le bon, qu'elle était faite pour cet avenir. Et elle le prouve encore aujourd'hui...

On veut tout savoir