Feat Eoin Macken

Ce que les papiers ne disent pas

J’ai ouï dire que les chevaliers étaient un exemple de courage, d’héroïsme et d’engagement, défendant leurs causes et valeurs en bravant mille dangers… Non, Rhys ne rentre définitivement pas dans ce tableau. D’ordinaire le jeune homme se distingue par son sourire un tantinet rêveur. Oui, Rhys est un éternel rêveur, disons qu’il voit le monde à sa manière, ignorant ceux qui ne le suivent pas. D’un naturel peu impliqué, il dégage cette désagréable impression de n’accorder aucune importance à tout ce qu’il vit. Je-m’en-foutiste sur les bords, il ne recherche ni gloire, ni honneur, parce que voyez-vous, chevalier était avant tout le rêve de sa sœur. En parlant de sa sœur…

Comment expliquez-vous que l’on puisse être liée à une personne au point de l’aimer et la haïr simultanément ? Souvent Rhys s’est questionné sur un éventuel maléfice mais non, il n’y a rien à expliquer… Il ne fait pas confiance aux sorciers, leur porte une certaine rancune quels qu’ils soient. Ils lui ont brisé sa famille, comment ne pas leur en vouloir ?

Mais revenons à nos moutons, chaleureux, Rhys est un garçon que l’on ne peut manquer. Doté d’un sens du danger particulièrement ‘développé’ lorsqu’il s’agit de sa personne, il s’attire les pires ennuis par ses éternelles boutades et sa témérité naturelle à la limite de la provocation ou de l’arrogance. Fier, il n’aime pas devoir quelque chose à quelqu’un, mieux vaut tomber seul que marcher à l’aide d’une béquille, voilà sa vision des choses. Ne vous leurrez pas, sous ses airs de beau parleur, Rhys est un ami fidèle. Loyal et généreux, il n’aime pas les démonstrations d’affection mais n’en pense pas moins. Désintéressé et nullement impliqué certes, mais le jeune homme n’a pas usurpé sa place au service du roi.

Observateur, sous ses faux semblants d’étourderie, l’ancien mercenaire analyse chaque situation, perspicace. La vie loin du château aura fait de lui un leader malgré lui. Stratège et ferme, il pourrait être un chef charismatique s’il ne donnait pas cette éternelle image d’un homme sans valeur, ni morale. Car voyez-vous, le chevalier n’a qu’une valeur qu’il cultive jour après jour: celle de l’escrime et de l’art du combat qui lui a été inculquée autrefois par un maître d’arme de la cour. Souvenirs inoubliables de sa formation de chevalier, c’est certainement la seule personne qu’il respecte au-delà même du roi en personne.

Comment j'en suis arrivé là

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